Plan de relance La filière de l’amidonnerie est chahutée
Si l’Usipa a rappelé que son secteur a su s’adapter pendant le crise de la Covid-19, elle appelle les pouvoirs publics à traduire en mesures concrètes le plan de relance pour accompagner sa filière, chahutée.
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L’Usipa (Union des syndicats des industries des produits amylacés et de leurs dérivés) a rappelé, à l’occasion de son assemblée générale en ligne le mercredi 30 septembre 2020, que le secteur de l’amidonnerie a été qualifié par l’exécutif comme essentiel pour la nation car elle est « au service de l’alimentation du quotidien ».
Elle a ainsi rappelé la mobilisation constante des amidonniers français tout au long de la crise du Covid-19, pour assurer la continuité de l’approvisionnement sur le territoire tout en maintenant leurs engagements environnementaux.
Pas d’interruption pendant le confinement…
« Concrètement nous n’avons connu aucune interruption de la production car notre secteur s’est adapté en continu, assure Thomas Gauthier, délégué général de l’Usipa. Nous avons été capables par exemple de faire évoluer nos ingrédients pour passer d’un amidon à une maltodextrine ou à un glucose, afin de servir différents marchés. Il a fallu redémarrer la logistique avec un fret ferroviaire, qui était quasi à l’arrêt au début du confinement. Nous nous sommes aussi adaptés à des situations de crises dans le fret routier, etc. »
Évidemment, les modalités de travail ont aussi été revues par les amidonniers avec la possibilité de faire du télétravail, la gestion des flux dans les ateliers, la fermeture des espaces collectifs, le contrôle par prise de température, la désinfection systématique des locaux… « Cela a permis d’avoir un absentéisme limité, toujours inférieur à 15 %, les salariés des amidonneries étant très conscients de leur rôle », déclare-t-il, très fiers de cet engagement.
Durant mars et avril, il y a eu un maintien de la production. Par exemple, on a vu de belles progressions comme avec le « fait maison » et la hausse des ventes de maïzena de 123 % pendant avril. Les produits de l’alimentation spécialisée (pour seniors ou infantile) ont également été très sollicités. « On ne le sait pas toujours, mais dans le secteur sanitaire et hospitalier, nous proposons des ingrédients pour fabriquer des solutions hydroalcooliques qui ont été distribués dans les hôpitaux, de la nutrition entérale et parentérale, ou encore des poches de dialyse… Dans le non-alimentaire, le carton a aussi dû progresser avec la hausse des livraisons à domicile », complète l’Usipa.
… mais pas de redémarrage après
« À partir de mai-juin, nous avons découvert la réalité de la situation économique de nos clients, informent les amidonniers. Cette période a été compliqué pour ceux de l’agroalimentaire, avec −22 % du chiffre d’affaires entre mars et mai 2020 sur l’ensemble des secteurs, et une baisse de 34% sur le premier semestre. Il n’y a donc pas eu tout de suite une phase de redémarrage. » L’Usipa précise que, parmi les secteurs à la peine, il y a notamment la RHF (restauration hors foyer).
Il y a par ailleurs eu un surcoût significatif qui a varié en fonction des industriels, de leur type de process, de leur système de logistique... « En gros, ce surcôut se situe entre 0 et 20 %, indique Thomas Gauthier, délégué général de l’Usipa. Cela va bien sûr jouer sur le résultat final des entreprises. Toutefois, il n’est pas encore possible de donner d’éléments car cela dépendra de la reprise de l’activité globale ! »
Marie-Laure Empinet, présidente de l’Usipa, conclut : « Nous sommes encore dans la crise, et on ne sait pas quand on va en sortir, ni dans quelles conditions. Des impacts forts pourraient arriver en fonction du monde qu’on va construire pour demain. On parle en effet de courbe en K avec des secteurs qui repartent et d’autres pas, voire qui continuent à baisser. Nous, qui servons tous ces marchés, sommes impactés par la santé de nos clients. »
L’Usipa appelle donc aujourd’hui les pouvoirs publics à traduire en mesures concrètes le plan de relance pour accompagner sa filière « chahutée par la crise ».
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